Les ports d’Afrique en concurrence
Le Port de Lomé est devenu l’une des principales plateformes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Favorisé par un partage de rôle clair entre les différentes parties prenantes, cette plateforme accueille de grands navires et permet le dispatching des conteneurs tout le long du Golfe de Guinée, de Douala à Abidjan. Ce dernier port, bien que résilient, agrippé sur son rang de numéro un en matière de tonnage manutentionné, est largement distancé sur le segment conteneur. Bien évidemment, le premier port à conteneurs africain se joue sur les extrêmes. Tanger Med qui a intégré le top 50 des ports mondiaux grâce à des investissements colossaux dans l’extension portuaire (Tanger Med II) file à plusieurs noeuds devant son concurrent sud-africain. Au delà du gigantisme, les armateurs et les courtiers d’affrètement martimes mesurent les performances portuaires par leur connectivité et le transit time, c’est à dire le temps mis par la marchandise à effectuer les formalités portuaires. Ce temps est fonction de l’efficience des services et de l’intelligence de l’organisation de l’espace portuaire.
Mais aussi de la longueur des quais. Par exemple, Durban peut accoster 59 navires de commerce (y compris des navires de 230 000 PLT) en même temps, ce qui en fait l’un des touts premiers du continent. Le Port de Mombassa est relié à 80 ports majeurs dans le monde, ce qui en fait un des préférés sur la partie Est du continent. Mais ce port Kenyan, défavorisé par une congestion permanente, génère beaucoup de surestaries (pénalités de retard) pour les affréteurs de navires. Dans l’ensemble, les 38 ports africains ne traitent que 3% du trafic à conteneur et 6% du trafic mondial de marchandises. Il y a donc de la marge et de la concurrence pour des positionnements de hub exigeants en investissements et en veille stratégique. |