Nigeria : le gouvernement fédéral ordonne l’audit de tous les terminaux portuaires
(Agence Ecofin) - Dans le but d'améliorer l'efficacité des opérations portuaires, le gouvernement fédéral a instruit le Conseil des chargeurs nigérians, le NSC, de procéder à l'audit immédiat de tous les terminaux portuaires du pays. Le vice-président Yemi Osinbajo (photo) l’a fait savoir, lundi 26 août, à Abuja au cours de la séance d'ouverture du sommet sous-régional de trois jours, organisé par le conseil sous le thème « Frais de transport déloyaux et élevés dans les ports d’Afrique centrale et de l’Ouest ».
« Le gouvernement fédéral a chargé le NSC, en sa qualité d'organisme de réglementation économique des ports, de réaliser un audit complet de tous les terminaux portuaires du Nigeria pour s'assurer de leur efficacité et de leur compétitivité », a déclaré Yemi Osinbajo.
« Le gouvernement veillera à ce que les résultats du rapport d'audit soient pleinement mis en œuvre pour une meilleure exploitation des ports », a-t-il ajouté.
M. Yemi Osinbajo, qui était représenté par le ministre des Transports, Rotimi Amaechi, a indiqué aux participants qu'il devenait impérieux de contrôler les pratiques commerciales déloyales dans le secteur maritime. Selon lui, le coût inquiétant du transport des marchandises dans les ports de la sous-région s’explique par des taux de fret élevés et l’imposition unilatérale et arbitraire des surtaxes telles que la surtaxe de risque de guerre, la surtaxe de congestion, les surtaxes de haute saison, la surtaxe de recouvrement des opérations portuaires, entre autres.
Pour lui, « ces surtaxes - qui ne reposent sur aucune statistique vérifiable - représentent des sommes énormes de fuite illégale de capitaux en provenance de pays de la sous-région, ce qui épuise leurs réserves en devises déjà limitées ».
Le Nigeria, à titre d’exemple, subit les conséquences de ces surtaxes qui rendent inefficaces ses ports. Au milieu des années 2000, des efforts importants ont été déployés pour réformer le secteur maritime du national à travers la privatisation des ports, entre autres. Cependant, près de deux décennies après, les résultats de ces réformes ne sont pas impressionnants.
Selon le rapport 2018 de la Chambre de commerce et de l’industrie de Lagos, l’économie nigériane perd en moyenne N600 milliards de recettes douanières du fait de l’inefficacité de ses ports. Environ 40 % des entreprises situées autour des zones portuaires ont soit délocalisé dans d'autres régions, soit réduit leurs opérations ou complètement fermé leurs entreprises, les coûts logistiques ayant considérablement augmenté de près de 250 %. Actuellement, le secteur maritime ne contribue qu’à 0,05 % au PIB du Nigeria. |