Performance maritime et portuaire?: un retard important Ă combler
AfriqueLa façade atlantique de l’Afrique (du Maroc au Ni-geria) souffre d’un retard en termes de performance maritime/portuaire. Ce qu’illustrent notamment la forte concentration du trafic maritime sur un nombre réduit de pays, aggravée par la pola-risation sur des produits phares, la participation limitée à l’offre mari-time mondiale et la prédominance du trafic. Ce constat est consigné dans un rapport sur le transport maritime de marchandises dans la façade atlantique de l’Afrique (du Maroc au Nigeria) réalisé par la Direction des études et des prévi-sions financières (DEPF). Le rapport montre que le trafic est inégalement réparti entre les pays de la façade atlantique de l’Afrique – du Maroc au Nigeria (FAAMAN). L’analyse de la répartition par pays du trafic maritime de la FAAMAN fait, en effet, ressortir trois groupes distincts. Le premier groupe se com-pose de deux pays, à savoir le Maroc et le Nigeria qui se démarquent par leur poids dans le trafic maritime total des pays du littoral atlantique ouest-africain entre le Maroc et le Nigeria. Le trafic maritime totalise 78 mil-lions de tonnes (MT) en moyenne
entre 2011 et 2016 pour chacun des deux pays. Il est majoritairement constitué du trafic import entre 62 et 64% respectivement. Les deux pays représentent 64% du trafic maritime total.
Le Maroc et le Nigeria
se démarquent
Les deux pays présentent certaines ressemblances, en termes de structure du conditionnement des trafics maritimes, dont une prédominance du trafic vraquier dont les parts respectives s’élèvent à 75 et à 71% sur la période 2012-2016. Les parts du trafic conteneurisé s’élèvent, quant à elles, respectivement à 16 et 14% au moment où elles atteignent 14 et 11% pour les marchandises
générales.
Toutefois, relève le rapport, une différence conséquente existe lorsque l’on compare la structure du trafic vraquier qui est à hauteur de 82% du vrac liquide au Nigeria contre seulement 34% au Maroc.
Concernant le deuxième groupe, qui contribue à hauteur de 29% au trafic maritime, il se compose de cinq pays : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal, le Togo et le Bénin. Leur trafic maritime se situe entre 5 et 25 MT. Le trafic de ces pays est soutenu par le trafic transit pour d’autres pays notamment ceux d’Hinterland. En effet, le Bénin est le premier pays en termes de trafic transit avec un tonnage de 5,5 MT, soit 63% du trafic maritime du pays sur la période 2011-2015, suivi du Togo (2,7 MT, 28%), du Sénégal (1,9 MT ; 15%) et de la Côte d’Ivoire (1,7 MT ; 8%).
Le troisième groupe concerne les pays les moins contributeurs au trafic maritime et se compose de la Guinée, le Liberia, la Mauritanie, la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée Bissau, dont le trafic moyen est inférieur à 5 MT sur la période 2011-2015. Leur part totale est de 7%.
Le Maroc, champion du transbordement
Le rapport indique que le trafic maritime des pays de la FAAMAN est majoritairement tributaire de l’import avec une contribution moyenne de 68% sur la période 2011-2015 contre 32% pour le trafic export. En effet, hormis Le Liberia dont le trafic maritime se compose principalement du trafic export avec un taux de 68%, les taux pour les autres pays oscillent entre 11 et 48%. Ces pays n’ont pas développé le trafic de transbordement qui demeure faible dans cette région, soit une moyenne annuelle de 33 MT sur la période 2011-2015 grâce, notamment à la part du Maroc qui représente les deux tiers de ce trafic, suivi de la Côte d’Ivoire (14%) et du Togo (7%).
Pauvre connectivité !
Les auteurs du rapport relèvent également une faible connectivité maritime dans la région. En effet, généralement la connectivité bilatérale des pays de la FAMAAN est faible même avec les autres pays du monde. L’indice le plus élevé est celui du Maroc (0,64 en 2019) avec ses partenaires européens (Belgique et France). L’Espagne est le premier partenaire maritime pour 12 pays avec des indices qui varient entre 0,40 (la Côte d›Ivoire) et 0,26 (la Guinée Bissau).
Le Maroc est le deuxième à l’échelle du continent africain (après l’Égypte) en matière de développement de la connectivité maritime, avec un score de 58 et le 22e à l’échelle mondiale (contre le 81e rang en 2006). |