Le démarrage officiel du mégaprojet d’interconnexion ferroviaire Burkina Faso – Ghana annoncé pour 2022
L’Etat ghanéen affirme sa disponibilité pour le démarrage effectif, à partir de 2022, du projet d’interconnexion ferroviaire avec le Burkina Faso voisin. C’est l’assurance qu’est venu donner le ministre ghanéen du Développement des chemins de fer, John Peter Amewu, qui effectuait une visite de travail de 2 jours, les 23 et 24 mars à Ouagadougou.
Né de la volonté politique des chefs d’Etat des deux pays, ce mégaprojet ferroviaire s’étendra sur près de 1 100 km traversant 55 gares dont 10 au Burkina Faso. Il s’agit d’une voie unique à écartement normal de 1 435 millimètres, sur laquelle circuleront des trains de passagers et de marchandises d’une vitesse maximale respective de 160 km et 120 km.Selon la proposition de l’itinéraire, la voie ferrée (côté Burkina Faso) partira de Ouagadougou, en passant par Kombissiri, Manga, Béguédo, Garango, Tenkodogo, Bagré-Pôle, Zabré, Pô, jusqu’au lien frontalier Dakola-Paga, soit une distance totale d’environ 320 km.
Du côté du Ghana, le tracé débutera au port de Tema, longera la partie est du pays et cheminera vers le port fluvial d'Akosombo pour desservir Ho et Yendi au nord. La ligne rejoindra ensuite Tamale pour emprunter le centre du pays et continuer jusqu'à Paga en passant par Walewale, Bolgatanga et Navrongo, soit une distance totale de 782 km. A ce jour, la section de 99 km entre le port de Tema et Mpakadan – à l’est du pays, à quelques kilomètres du grand barrage hydroélectrique d’Akosombo sur le lac Volta – est achevée à plus de 80%.
En 2019, trois consortiums ont été shortlistés pour la suite de la sélection du partenaire privé chargé de construire et d’exploiter la liaison ferroviaire. Il s’agit d’African Global Development, Frontline Consortium et China Railway n°10.
Le « To List » de 2021 et les bénéfices escomptés
Afin de respecter le calendrier provisoire de démarrage effectif des travaux, les deux parties ont convenu de finaliser un certain nombre d’actions au cours de cette année. Il sera notamment question d’harmoniser le régime fiscal et douanier du projet ; de boucler les problématiques liées à l’expropriation et l’indemnisation des propriétaires terriens situés sur le long du tracé ; mais surtout de parachever la sélection du candidat et boucler le montage financier de ce projet qui affiche un taux de rentabilité interne (TRI) de 14% (supérieur à la moyenne requise de 12,81 %, jauge de la viabilité d’un projet). Cette viabilité est davantage confortée par le potentiel minéralier en fer du Ghana, en manganèse et en phosphate du Burkina Faso, répertorié le long du tracé.
Une fois le projet achevé, l’infrastructure devrait stimuler les activités économiques entre les deux pays. Le Ghana est en effet le premier importateur du Burkina Faso. Ce chemin de fer va par ailleurs contribuer au désenclavement du Burkina Faso qui pourra mieux profiter du port de Tema. « Les projections de la demande de trafic passagers sont estimées entre 2 et 3 millions de passagers par an. Quant au fret, les prévisions de transport se chiffrent entre 7 et 17 millions de tonnes l’an », renseigne le ministère burkinabè des Transports et de la Mobilité urbaine. Le projet devrait générer plus de 30 000 emplois directs et indirects pendant la phase deconstruction. |