CGC : âLa dissolution nâĂ©tait pas la (bonne) solutionâ
Le Conseil des ministres du 26 fĂ©vrier a pris la dĂ©cision de supprimer le Conseil gabonais des chargeurs (CGC) crĂ©Ă© en 1971 par le prĂ©sident Omar Bongo. PrĂ©cisant que «ses missions et attributions sont transfĂ©rĂ©es Ă lâautoritĂ© portuaire (lâOffice des ports et rades du Gabon), le Conseil des ministres nâa apparemment pas pris la meilleure dĂ©cision, pour un certain nombre dâagents encore actifs ou retraitĂ©s. Pour un retraitĂ© nostalgique des annĂ©es «Mohessou, AngouĂ© et Ngoua», entre 1975 et 2001, «il aurait suffi de faire partir celle qui, avec son Ă©quipe taiseuse et acquiesçante, a fait pire que tous les autres», non sans sâinterroger sur les raisons de la nomination de lâancienne cheffe du CGC au poste de SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre du Gaz et des Hydrocarbures, aprĂšs un bilan aussi calamiteux Ă la fin de son «aventure» au CGC.
Sans jamais citer Liliane Ngari, CĂ©lestin Bignoumba rend la derniĂšre directrice gĂ©nĂ©rale responsable du fiasco quâa connu le CGC. «AprĂšs avoir confiĂ© Ă des mains non expertes une boĂźte comme le CGC, Ă quels rĂ©sultats pouvait-on sâattendre ?», sâinterroge-t-il. Pour sa part, un membre du syndicat-maison, le Syndicat des agents du CGC (SYNACGC), souligne quâ«à son arrivĂ©e en 2011, et quoiquâelle nâĂ©tait dans la maison que depuis huit annĂ©es, on lui a fait confiance». «Les premiers actes posĂ©s pour amĂ©liorer les conditions de travail des personnels Ă©taient honnĂȘtement positifs et encourageants», poursuit le syndicaliste, selon lequel «tout sâest gĂątĂ© lorsquâelle a procĂ©dĂ© aux nominations ; il nây avait que Ngouoni et AkiĂ©ni, câĂ©tait le village jusquâĂ la dĂ©signation du ReprĂ©sentant du Conseil Ă Paris».
«On devait dire : âMadame, vous avez Ă©chouĂ©, partezâ
«Sans vergogne, il y a eu des abus, des dĂ©tournements de toutes sortes, des missions Ă lâextĂ©rieur grassement payĂ©es. RĂ©sultats des courses : le CGC est mort de sa belle mort Ă cause de lâinconscience de certains», ajoute le syndicaliste. Selon lui, «câest lâĂ©quipe dirigeante qui nâĂ©tait pas bonne ; le CGC devait simplement changer de directeur gĂ©nĂ©ral, car ses fondements demeurent solides ; cette dĂ©cision du Conseil des ministres nâest pas une dĂ©cision juste et patriotique, car on a eu peur de dire Madame, vous avez Ă©chouĂ©, partez, au lieu de faire payer Ă tout le monde la mal-gouvernance de lâentreprise par un groupe que nous avons longtemps dĂ©noncĂ© dans les mĂ©dias et sur des banderoles, on ne nous a pas entendus».
CrĂ©Ă© en 1971, le Conseil gabonais des chargeurs Ă©tait un Ă©tablissement public jouissant de lâautonomie financiĂšre et administrative. Avec sa suppression, le Gabon devient le seul Etat de la zone francophone dâAfrique Ă ne pas disposer dâun Ă©tablissement de cette nature. Pourtant, le 29 janvier 2019, quatre semaines avant sa dissolution, le CGC inaugurait son nouveau siĂšge en toutes pompes dans le quartier de la gare SĂ©trag Ă Owendo en prĂ©sence du vice-prĂ©sident de la RĂ©publique et⊠du ministre des Transports. Quatre semaines tout juste plus tard, câĂ©tait la dissolution ! Gouverner, est-ce vraiment prĂ©voir ?
Le nouveau DG de lâOprag hĂ©rite de deux fleurons de lâĂ©conomie maritime gabonaise
En tout cas, le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral de lâOprag hĂ©rite en rĂ©alitĂ© de deux fleurons de lâĂ©conomie gabonaise, car les missions du CGC qui lui sont transfĂ©rĂ©es vont lui permettre de diriger deux maisons distinctes. Il doit pouvoir y mettre fin aux abus et mettre en exergue la seule chose qui vaille dans une entreprise qui se veut rentable, Ă savoir la culture du rĂ©sultat pour maintenir en vie ces «deux» structures ! |