Commerce : un pays de transit où l’export est dominant
Une part belle au commerce extérieur. Globalement, le commerce extérieur formel du Bénin est resté caractérisé durant de longues années, par un déficit structurel de sa balance commerciale. Ce déficit qui remonte au début des années 1950 n’a cessé de croître jusqu’en 2004. Le niveau relativement élevé des échanges extérieurs du Bénin à l’époque, s’expliquait en grande partie par le niveau des activités de réexportation.
Quant aux importations du Bénin, elles restent dominées par les produits alimentaires, les biens d’équipement, les textiles les produits énergétiques et les produits pharmaceutiques.
Ouverture aux échanges extérieurs
Le Bénin est ouvert aux échanges extérieurs depuis des lustres, le commerce international représentant aujourd’hui 67,6% du PIB (Banque mondiale, mars 2019). C’est par le port de Cotonou que transitent la grande majorité des biens échangés, le gouvernement cherchant à en développer les capacités.
En 2017, les exportations de biens et de services ont augmenté de 8,2% en glissement annuel, et représentent 27,3% du PIB (Banque mondiale). Dans un même temps, les importations ont augmenté de 10,8% pour atteindre 40,3% du PIB.
Aujourd’hui, le Bénin exporte essentiellement du coton (principal produit d’exportation), des noix de cajou, des noix de coco, des noix du Brésil, du karité, des bateaux, du ciment, des produits textiles et des fruits de mer à destination de l’Inde, du Niger, de la Malaisie, de Singapour, du Vietnam et du Bangladesh. Les principaux produits importés sont les denrées alimentaires (riz, viande), les produits pétroliers, l’énergie, les médicaments et les biens d’équipement en provenance de la France, de Chine, d’Inde, de la Thaïlande, et des Pays-Bas. Le pays est également très actif en matière de réexportation, principalement vers le Nigeria.
RĂ´le dominant des produits agricoles
Au Bénin, le secteur informel a pris une longueur d’avance et tient encore tête au secteur formel malgré les efforts des différents régimes qui ont gouverné le pays depuis 1960. Ainsi, d’après le troisième Recensement général de la population et de l’habitation, en février 2002 (RGPH3, 2002), l’occupation de la population béninoise est de 94,30% dans le secteur informel, 2,68% dans le secteur formel d’Etat et 2,42% dans le secteur formel privé (Insae, 2003).
En effet, l’activité principale lors de cette transaction informelle au Bénin est la vente illicite des produits pétroliers frauduleusement importés du Nigeria. Les relations commerciales entre le Bénin et le Nigeria sont anciennes et ont pris la forme du marché parallèle depuis la fin des années 80. Ainsi, à la faveur du prix, le commerce informel des hydrocarbures, contrôle près de 80%, de la part du marché au Bénin et donne satisfaction à une majorité de la population (MIC, 2006).
Partenaires commerciaux à l’exportation
Les principaux clients du Bénin ont varié durant la période de 1960 à 2002. Dans les années 60, le Bénin exportait vers les pays comme la France, l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne et le royaume Uni. Les années 80 ont vu par ailleurs les Etats-Unis, le Taiwan, le Portugal et le Singapour devenir les principaux clients du Bénin (Bignon S. Batonon, UAC/ENEAM – DTS 2007).
Entre 1992 et 1999, le Brésil a occupé la première place des clients du Bénin avec 16,4% des produits exportés, suivi du Maroc à 7,2% et du Nigeria. A partir de 2000, le premier principal client du Bénin est l’Inde avec 31,5% des exportations totales en 2000 et respectivement 29,9% et 17,6% en 2001 et en 2002.
La part des exportations vers les pays de la sous-région reste encore très faible. Très tôt branchés sur le commerce international (dès le XVIIe siècle), les entités territoriales du midi et du septentrion de la future colonie du Dahomey, le Dahomey et le Bénin, ont de tout temps participé aux échanges mondiaux. (Bignon S. BATONON, UAC/ ENEAM – DTS 2007).
A l’image du commerce extérieur du pays, l’exportation du Bénin est extravertie et basée sur les produits d’une seule culture de rente : hier le palmier à huile (1890-1975), aujourd’hui le coton (depuis les années 80). Sauf l’exception que représente la présence du pétrole dans les exportations au cours des années 80 et début 90, l’essentiel des produits exportés sont d’origine agricole et ces matières premières ne subissent qu’une semi- transformation locale visant à rendre leur transport vers l’extérieur plus aisé ; ceci explique l’atrophie du secteur industriel principalement caractérisé, depuis la colonisation (1894), par des huileries et des usines d’égrenage à faible valeur ajoutée.
A partir de 1937, sa structure était devenue presque stationnaire avant de connaître une remontée après la seconde guerre mondiale en raison de la croissance exceptionnelle des besoins en provenance du Dahomey (huile de palme, coton, arachide, café, autres). Du fait des effets de la guerre, le volume des exportations quant à lui avait atteint le pic en 1936 (Rapport 2004 sur le commerce extérieur).
Durant la période coloniale, le Dahomey s’était spécialisé dans la fourniture des produits de palmiers à huile au sein de l’ensemble de l’AOF. Ces produits constituèrent durant toute cette période et même au-delà , entre 83% et 90% du total des exportations. Les 10% ou 15% restants étaient constitués de produits d’appoints à savoir : arachide, coprah, coton, kapok, ricin, karité et café.
Avec le pétrole brut à partir de 1983, les exportations ont dépassé 200 000 tonnes avant de revenir à leur niveau habituel entre 1983 et 1993 suite à la crise économique de 1989. C’est avec la dévaluation du franc CFA intervenue le 11 janvier 1994 que les quantités exportées ont connu une remontée pour atteindre un niveau légèrement inférieur à celui des années 1983- 1988.
Par ailleurs, au titre des changements, il y a la substitution des huiles de palme par le coton, la réduction de la gamme des produits exportés et la réexportation de certains produits importés. A la différence des Pays émergents d’Asie, qui,à la faveur de la mondialisation sont devenus des exportateurs de biens manufacturés et de services, la structure des exportations du Bénin obéit toujours au schéma classique défini par la Division Internationale de Travail (DIT) au XIXe siècle, à savoir la spécialisation des nations d’Outre- mer dans la fourniture d’un ou de deux produits bruts du secteur primaire au commerce international tandis que l’Occident ( y compris les Etats-Unis) garde le monopole de l’usine, de la finance et du laboratoire ( recherche scientifique) à l’échelle mondiale.
En 1993, les exportations avaient connu une baisse en valeur de 37,2% par rapport à 1932. La valeur globale des exportations à partir de 1960 a connu une évolution entrecoupée par des chutes avec néanmoins, une structure à la hausse au cours des années 1960- 1998. La Chine, premier client du Bénin.
Le bulletin d’information de l’Institut national de la statistique et d’analyse économique (Insae) publié en mars 2019, indique qu’au terme du quatrième trimestre de 2018, le Bénin a eu pour client principal, la Chine, avec 17,4% de la valeur globale des biens vendus à l’extérieur par le pays.
Les principaux produits exportés vers la Chine sont le coton, pour une valeur totale de 11 552 millions FCFA pour un volume de 11 991,9 tonnes, les barres et profilés en fer ou en acier y compris les palplanches, pour une valeur de 1 704 millions de FCFA avec un volume de 5116,9 tonnes et les produits laminés plats, en fer ou en acier non alliés, non plaqués ni revêtus pour une valeur de 842 millions de francs CFA, soit un volume de 2 210,3 tonnes. De même, la Chine est en deuxième place parmi les principaux fournisseurs du Bénin avec 11,1% de la valeur totale des biens acquis à l’extérieur au titre du quatrième trimestre de l’année 2018.
Les principaux produits importés selon le bulletin de l’Insae, sont les motocycles (y compris les cyclomoteurs) et cycles, avec ou sans moteur, fauteuils roulants et autres véhicules pour invalides pour une valeur totale de 7 452 millions FCFA et un poids total de 5 330,1 tonnes. A cette liste s’ajoutent le riz pour une valeur totale de 6 568 millions de FCFA, correspondant à 25 002,3 tonnes et enfin les véhicules automobiles pour le transport de marchandises et véhicules automobiles à usages spéciaux pour une valeur de 4330 millions de FCFA avec un poids total de 3 812,9 tonnes.
D’après le bulletin de l’Insae, le Nigeria est le deuxième client du Bénin avec 13,3% de la valeur des exportations. Les viandes et abats comestibles, frais, réfrigérés ou congelés à l’exclusion des viandes et abats impropres à la consommation humaine, les graisses et huiles végétales fixes, brutes, raffinées ou fractionnées, autres que douces, sont les principaux produits que le Bénin a exportés vers ce pays au titre de ce trimestre. Les valeurs respectives sont de 5 244 millions FCFA, 3225 millions FCFA et 2 814 millions FCFA des poids respectifs de 5 448,0 tonnes, 6 198,4 tonnes et 4 789,8 tonnes.
Le troisième pays partenaire du Bénin à l’exportation au titre du quatrième trimestre de l’année 2018 est le Viêtnam avec au total, 10,2% de la valeur des exportations. Les principaux produits exportés en direction de ce pays sont le coton, pour une valeur de 9 505 millions FCFA, les fruits à l’exclusion des fruits oléagineux, frais ou secs pour une valeur de 32 millions FCFA et les verres pour une valeur de 9 millions FCFA. Il en résulte que, de 1960 à ce jour, le commerce demeure un acteur non moins important de la vitalité du tissu économique national. |